| Soit tu nais roi, soit tu n'es rien | Garrett & Saskia | |
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| Sujet: Soit tu nais roi, soit tu n'es rien | Garrett & Saskia Sam 20 Aoû - 23:25 | |
ϟ Statut de sang : sang-pur ϟ Communauté : Vox Hunter ϟ Situation amoureuse : Divorcée ϟ Vox : Julian Frey, l'une de ses victimes. |
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Soit tu nais roi,
soit tu n'es rien Garrett FitzAlan & Saskia Van Bethlem Seule, elle arpente les sols, frôle chacun des murs et caresse les rampes. Seule, elle revoit le fil, laisse ce dernier la tirer en des temps pas si lointains où ce sentiment, jamais, ne lui pesait si fort. Il y avait alors sur son visage tous les traits d'une jeunesse éclatante qui se sont fanés depuis pour laisser place à la douce maturité. Il y avait alors autour d'elle d'innombrables rires, de longs et doux mots. Autant de bras pour la serrer qu'elle pouvait en satisfaire, autant de bouche asservies pour s'en venir la combler et crier à sa gloire toutes les louanges des éperdus d'amour. Il y avait alors, un homme qu'elle chérissait à vouloir le détruire, une sécurité à pouvoir retrouver loin de ce château une autre vie plus dorée encore que celle qu'elle se tissait, mais tout gratte aujourd'hui, à l'en faire se griffer. Tout fait mal, tout agace, du visage d'autrefois retrouvé avec plus de mépris encore qu'il ne lui en dédiait autrefois aux regards nouveaux de ces étudiants dont si peu d'entre eux savent vraiment le passé qu'elle traîne avec elle. Ô bien sûr, son nom leur dit toujours vaguement quelque chose, mais la légende est bien loin encore d'être fondée. Lasse, elle perçoit l'écho des reproches. Comment pourrions-nous faire confiance à une femme qui a trahis son propre père ? Vous avez détruit cet empire, n'espérez pas vous en appropriez plus que des cendres. Dernier mot du moldu effronté. Cela ne l'aura soulagée qu'un temps, bien trop court à son goût. Ils verront, tous. Peu lui importe que ces vers-à-crasse ai quitté son chevet, son nom seul suffira comme allié à tous ses efforts pour que bientôt renaisse la Chimère et, de l'animal boiteux et vieillissant que son père dirigeait, naîtra sous son règne un monstre colossal, fier, noble et indestructible. Allez-y, riez. Riez, plus encore ! Déployez vos gorges à en perdre votre souffle ! Elle a dans les mains plus de patience et de malice que Salazar Serpentard lui-même n'aurait jamais pu l'espérer. Elle dans les veines, tout le vice que son père a bien voulu lui léguer, un sang pur, un nom ayant traversé toutes les époques du monde magique. Rien ne saurait l'arrêter car la machine déjà est en route. Ils verront. Eckert. Martell. Tous les autres, ils verront et quand cela sera le cas, il sera déjà trop tard pour supplier la moindre rédemption.
Déjà, les fils de sa toile se sont resserrés. Alaric Wolf le premier y aura succombé. Chaque homme a ses faiblesse et chaque homme dispose en lui-même d'un rêve caché pour qui il serait prêt à tout sacrifier. Le plus difficile reste toujours de le trouver, mais cela fait, la victoire est déjà acquise. Promettre. Comprendre. Caresser. Ceux qui dominent ne sont pas ceux que l'on craint le plus mais ceux que l'on veux suivre de son propre plein gré. Une leçon importante oubliée de son père et qu'elle se remémore, jour après jour. Nuit après nuit. Bientôt sonnera le glas et ceux qui se trouveront à ses côtés marcheront volontairement dans ses pas pour mieux la servir car, de mémoire, il n'est rien au fond que Saskia Van Bethlem n'aurait pu offrir contre une véritable allégeance. Seule. Elle n'en reste pas moins seule à ce jour. Le jeune Wolf trop bien entouré tatillonne encore beaucoup trop et sa propre mission pour le compte du ministère ne lui laisse que trop peu de temps à son goût pour exercer pleinement son dessein. Néanmoins, pour ce soir, voilà déjà des bruits pour s'en venir la ranimer, l'extirpant ainsi de cette dangereuse mélancolie lui rongeant le ventre. Ces sons. Des sons d'agonies, des bruits de coups. Non loin d'elle, une guerre a éclaté vers laquelle, courant désormais, ses pas la dirige. Trois hommes. Non, trois garçons. L'un à terre, mal en point est déjà hors service alors même qu'un second, tenant le plus violent des trois, a posé ses mains sur les épaules de ce dernier pour tenter d'échapper lui-même à la sentence. Pas une seconde de plus à perdre en analyse...
« Hey, arrêtez-ça ! ARRÊTEZ ! »
Le temps de défaire le malheureux de son agresseur, ce dernier reçoit déjà en plein visage le poing qu'il tentait d'éviter tant bien que mal depuis plusieurs secondes. Une seconde de silence où l'instant semble se figer, laissant ainsi à chacun le temps de comprendre ce qui vient d'interrompre la scène. Regard en direction du fou furieux haletant près d'elle : un Gryffondor, pas bien costaud qui plus est. L'incompréhension se dessine sans le vouloir sur le visage opalin de l'Autrichienne. Est-ce vraiment ce gamin chétif qui vient de mettre ainsi au tapis ces deux gaillards ? Se baissant pour mieux aider la dernière victime à relever son ami, l'employée du ministère retrouve ses vieux réflexes de préfet, les gonflent plus encore de cette assurance propre aux adultes pouvant se pâmer de l'autorité suprême sur les enfants.
« Conduit-le à l'infirmerie et fais-toi soigner toi aussi. Quant à toi... »
Regard furieux en direction du rouge et or. Tout semble en place pour lui promettre la réprimande de sa vie, quand bien bien même le jeune lion ne semble l'écouter que d'une oreille distraite.
« Crois-moi que ton directeur de maison va m'entendre et que tu paieras cher ce qui vient d'arriver ! Non mais as-tu perdu l'esprit !? L'un de ces garçons était par terre ! Je te promets que tu ne t'en tireras pas avec une simple colle et... »
Silence. Un temps. Se coupant net dans son élan, la voici déjà jetant un regard en arrière pour s'assurer que les deux malheureux sont loin. Pas un mot de plus, la voilà déjà qui agrippe le réprimandé par le bras, le guidant ainsi à sa suite jusqu'au bout du couloir, en retrait du moindre regard qui aurait pu se perdre ou de la moindre oreille curieuse.
« Bon sang, cette raclée que tu lui a mit, c'était complètement dingue ! Il a dû vraiment te mettre en rogne pour finir dans cet état ! Oh et désolé de t'avoir engueulé, ça aurait été difficile de faire autrement devant eux. Comment tu t'appelles ? »
Du visage crispé de colère et de sévérité ne reste plus désormais qu'une expression lumineuse et admirative à vous en faire perdre la tête. Ainsi, la voici dévoilée dans tout ce qu'elle puis posséder de plus incompréhensible. Un Van Bethlem dans toute sa splendeur.
©Aloysia
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| Sujet: Re: Soit tu nais roi, soit tu n'es rien | Garrett & Saskia Dim 21 Aoû - 13:18 | |
They say that they don't see what you see in me ϟ Statut de sang : Pur ϟ Communauté : Neutre ϟ Situation amoureuse : Fiancé à Jezabel Olsen, bien malgré lui ϟ Vox : William FitzAlan, son frère ϟ Année : IIe année - recherche en magie expérimentale |
| Pour une fois, ce n'est pas moi qui ai commencé. Enfin, eux, ils vous diraient que si ; que je n'avais qu'à pas m'en prendre à ce gamin, l'autre jour, parce que c'est de là que viennent leurs menaces. C'est bon, je l'ai pas envoyé à l'infirmerie, non plus. Je l'ai un peu bousculé ; il embrassait une fille dans le couloir avant le début des cours. J'imagine qu'il n'a pas trop apprécié que sa petite virilité soit contrariée devant la femme de sa vie ; il a voulu en découdre. Ca m'a fait rire. Il avait au moins trois ans de moins que moi mais il me dépassait d'une bonne tête. J'imagine qu'il s'est cru en position de force. Trente seconde plus tard il était coincé dans une clé de bras, le visage plaqué contre le mur pendant que je lui expliquais qu'on ne cherche pas des emmerdes aux autres quand on ne peut pas tenir la distance. Quand je l'ai lâché, il m'a crié qu'on n'en resterait pas là pendant que je m'éloignais tranquillement, une trentaine de paires d'yeux sur les talons. Ca m'a fait rire, encore. Je comprends un peu mieux ce qu'il entendait par là. Dommage pour lui, ses deux copains ne sont pas beaucoup plus dégourdis.
Ils ont voulu jouer aux durs en ne dégainant par leurs baguettes, pensant peut-être me surprendre. De toute évidence, ces gaillards ne sont pas d'ici. Mais bon. On ne va pas se mentir. Ils sont deux, et je ne suis pas Jackie Chan. Pour autant, l'un est déjà par terre, gémissant au milieu de ses dents éparpillées sur le sol - c'est une image, flippez pas - , pendant que j'empoigne enfin le second, légèrement affolé par la rapidité avec laquelle son pote s'est retrouvé au tapis. Alors ? On a changé d'avis ? C'est un petit peu tard. « Hey, arrêtez-ça ! ARRÊTEZ ! » Ca aussi, c'est un petit peu tard. La tête du rustre de service - enfin, pas moi, l'autre - part brusquement en arrière sous l'impact de mon poing ; lui-même recule d'un pas ou deux, chancelant. Le souffle court, je jette un oeil en direction de la voix féminine qui nous a interrompus. Dommage, on s'amusait si bien. La femme qui s'avance à grands pas vers nous, l'air furieux, se met aussitôt à vociférer. Je ne la connais pas, je crois. Elle n'est pas prof. Sûrement une autre de ces envoyées du ministère. Une auror ? Peut-être bien. Et puis franchement, peu importe.
Je la laisse crier. Pendant que les autres l'écoutent, non contents d'être pris pour les victimes de leur propre agression, je palpe ma pommette droite du bout des doigts, devinant une légère inflation. Il aura quand même réussi à m'en mettre une. Je peux déjà deviner qu'il va se raccrocher à cette infime victoire. Peu importe. ... minute. C'est à moi qu'elle parle la blondasse ? Je glisse un oeil vers elle. « ...perdu l'esprit !? L'un de ces garçons était par terre ! Je te promets que tu ne t'en tireras pas avec une simple colle et... » J'en soupirerais presque de lassitude mais son soudain silence me fait arquer un sourcil.
Avant que j'aie pu dire ouf, elle m'entraîne dans un coin sans rien ajouter. Perplexe, je la suis sans un mot. Qu'est-ce qu'elle me veut ? « Bon sang, cette raclée que tu lui a mit, c'était complètement dingue ! Il a dû vraiment te mettre en rogne pour finir dans cet état ! Oh et désolé de t'avoir engueulé, ça aurait été difficile de faire autrement devant eux. Comment tu t'appelles ? »
...
« FitzAllan. » Quelques secondes passent et je comprends qu'elle attend un peu plus de précisions. « Garrett. » j'ajoute, donc. En temps normal je lui aurais demandé ce que ça peut bien lui foutre. Mais là, elle me prend de court. L'expression de son visage et le ton de sa voix me déstabilisent. Est-ce que c'est de l'admiration ? Cette femme est cinglée. Au moins autant que moi. Et ça m'intrigue ; d'autant plus que c'est une adulte ; même si elle n'est pas professeur, elle doit se sentir au moins un peu responsable de ce qui se passe ici. Ou du moins, elle est censée s'en soucier. Sinon elle n'aurait pas fait semblant de m'engueuler. « Vous le savez, hein, que vous avez un grain ? Ou alors, vous êtes une psychopathe. Ou les deux. » Et ce n'est pas moi qui lui jetterais la pierre pour ça. Je suis si fin, comme gars. La délicatesse même. Ne mentez pas, je sais que vous êtes d'accord. |
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| Sujet: Re: Soit tu nais roi, soit tu n'es rien | Garrett & Saskia Dim 21 Aoû - 20:49 | |
ϟ Statut de sang : sang-pur ϟ Communauté : Vox Hunter ϟ Situation amoureuse : Divorcée ϟ Vox : Julian Frey, l'une de ses victimes. |
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Soit tu nais roi,
soit tu n'es rien Garrett FitzAlan & Saskia Van Bethlem Ce garçon est un diamant, tout dans le peu qu'il lui a laissé entrevoir le lui dicte. Un diamant. Une pierre précieuse ne demandant qu'à être taillé pour laisser entrevoir son éclat. En lui, tout se décèle. La force. La rage. L'incompréhension aussi, qu'elle devine entremêlé à l'étonnement après son propre discours enjoué à son égard. Pourrait-il seulement comprendre, pauvre âme, qu'il est tout ce qu'elle recherche en ces lieux ? Un esprit jeune, bouillant, la plus belle des matières pour les cruels desseins qu'elle tente à forger. Un électron libre dont déjà tout lui plaît, jusqu'à son nom. FitzAllan. Il n'a pas besoin d'ajouter de prénom qu'une lumière déjà s'allume en son esprit. FitzAllan, n'était-ce pas le nom de ce jeune prodige fauché dans la fleur de l'âge quelques années plus tôt ? Elle croit bien que si. Par ailleurs, son nom même éveil un nouvel intérêt à son égard : un sang-pur. Une perle rare. Ô comme elle va le choyer cet être dont l'audace est telle qu'il ose sans pudeur révéler ses pensées à son égard. Un grain. Peut-être même une psychopathe. Ou les deux. Il n'aurait su mieux la cerner qu'il ne le fait à présent, mais déjà, la blonde étouffe un rire cristallin sans se dépeindre de la moindre vexation.
« Toi alors, on peut dire que tu sais trouver les mots pour plaire aux dames ! »
Clin d’œil malicieux, il ne s'agirait pas de le mettre mal à l'aise après tout.
« Un grain, de la bizarrerie ou autre chose, appelle ça comme tu veux, personnellement, j'ai plutôt tendance à parler de franchise nette, qu'elle plaise ou non. Tu sais... Je ne vais pas te féliciter d'avoir envoyer ces deux types au tapis, mais à mon sens, personne ne prend de coup sans l'avoir au moins un peu mérité. Peut-être que je me trompe mais ce que j'ai vu, c'est un garçon capable de se défendre tout seul, ce qui me change pas mal de la plupart des gens que j'ai pu côtoyé jusqu'à présent. Et puis... A deux contre un, je ne suis pas certaine que leurs intentions étaient plus louables que les tiennes, j'ai raison ? »
Question posée sans lui laisser le temps d'y répondre. Cette femme, là devant lui, déborde d'une vive énergie, d'un éclat dans le regard prêt à tout analyser dans la seconde. Après tout, elle n'a pas été avocate pour rien autrefois et ses plaidoiries en avaient laissé plus d'un pantelant à leur terme.
« Je sais que je ne devrais pas prendre ton parti mais je ne suis pas un membre du personnel de cette école alors je l'avoue, j'en profite un peu pour prendre la défense de ceux qui me semblent les véritables victimes d'un conflit quand j'en vois. Oh, mais j'y pense, quelle impolie je fais ! Saskia Van Bethlem, coordinatrice du ministère et avocate de formation, ravie de faire ta connaissance. »
Le sourire qu'elle lui tend en même temps que sa main est plein de franchise et pour cause, il n'y a ici nulle comédie dont le jeune homme aurait à se méfier. Sincère dans son audace, le jeune âge de son interlocuteur ne la dresse pas plus haut que lui, ne lui donne pas l'envie de se dresser comme une figure d'autorité dont il aurait à se méfier. Est-ce là un jeu de sa part ? L'autrichienne elle-même ne saurait le dire pour l'heure car rien ne lui importe plus que d'en apprendre davantage sur ce tout jeune homme lui laissant entrevoir tant de grandes possibilités.
Aloysia
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| Sujet: Re: Soit tu nais roi, soit tu n'es rien | Garrett & Saskia Lun 22 Aoû - 9:25 | |
They say that they don't see what you see in me ϟ Statut de sang : Pur ϟ Communauté : Neutre ϟ Situation amoureuse : Fiancé à Jezabel Olsen, bien malgré lui ϟ Vox : William FitzAlan, son frère ϟ Année : IIe année - recherche en magie expérimentale |
| « Toi alors, on peut dire que tu sais trouver les mots pour plaire aux gens ! » Je ris, un peu ; pas très amusé, mais assez naturellement. Si elle savait. Je plais tant. Les gens m'aiment tellement. Une petite phrase anodine enrobée d'un humour qui fait tout passer. Sous ce couvert là, on peut tout dire, et presque à n'importe qui. Mais avec moi, d'habitude, ça ne sert pas à grand chose. Ma susceptibilité habituelle s'est pourtant cachée, et je me laisse juste rire un peu, attendant la suite, curieux.
Un grain, de la bizarrerie. Plutôt une franchise à toute épreuve. Ce n'est pas assez, je trouve. On peut être franc sans accrocher un mec dans un couloir pour lui faire part de son admiration. Être franc, ce n'est pas dire tout ce qu'on pense à tout le monde tout le temps. Si la moindre pensée devait être exprimée et adressée à son objet, les pauvres types dotés de franchise n'auraient pas le temps de faire grand chose de leur vie. Enfin remarquez. Moi j'ai tout le temps dont on pourrait rêver et pourtant, ce n'est pas pour autant que je fais quelque chose de ma vie. En tout cas, cette mystérieuse femme m'a l'air de vouloir rendre banal ce qui ne l'est pas. Mettre des formes anodines à un fond plus complexe, c'est la spécialité des aristos dans le genre de ma famille. Je n'ai jamais pris part à leurs jeux mais j'ose me croire assez malin pour les repérer. Pour autant, je suis plus curieux que méfiant. De toute façon, qu'est-ce que je pourrais bien risquer ? Quand bien même elle aurait autre chose en tête. Je n'ai rien à perdre.
Personne ne prend de coup sans l'avoir au moins un peu mérité. Cette phrase est à méditer. De toutes les personnes qui se sont retrouvées avec mon poing dans la face ou où que ce soit, combien l'avaient réellement cherché ? Combien voulaient en arriver là ? Avec un tout petit peu de recul, peut-être que je me rendrais compte que la plupart n'étaient qu'un exutoire. Un dommage collatéral du trop plein de trop de choses qui suinte par tous mes pores depuis trop longtemps. Je n'en suis qu'au stade du doute ; mais quand bien même je me rendrais effectivement compte que mon attitude n'a rien de juste, je ne suis pas convaincu de ressentir le moindre remord. Je m'épargne ça. J'imagine que je me le dois bien, au milieu de toutes les choses que je ne m'épargne pas.
Capable de me défendre seul ? Un sourire, impossible à retenir, tord le coin de ma bouche. Un peu amer ; cynique, surtout. Il le faut bien, que je puisse me défendre tout seul. Personne ne viendra le faire à ma place. Je ne suis pas le genre de personnes pour qui on se bat. Je ne fais pas mine de vouloir répondre. De toute façon, elle ne m'en laisse pas franchement le temps. La vivacité de son discours a quelque chose d'un peu déstabilisant. Elle parle vite, clairement ; comme si son petit speech avait été préparé à l'avance. Ou alors c'est une oratrice entraînée.
Prendre mon parti ; je ne le lui ai jamais demandé. Mais c'est bien la première fois que ça arrive, alors je ne vais pas m'en plaindre. Ça m'évitera d’écoper d'une énième heure de colle. Ou pire, si ç'avait été un professeur qui me porte particulièrement peu dans son cœur. Finalement, ma seule chance de m'en tirer convenablement aurait été que ce soit Londubat qui débarque. Cette femme est une agréable surprise, somme toute. Son emploi du mot "victime" me fait légèrement froncer les sourcils, pourtant. Je n'aime pas trop qu'il me soit associé. Il me semble peu approprié ; mais ce n'est qu'un mot, j'imagine. Elle se présente, finalement. « Saskia Van Bethlem, coordinatrice du ministère et avocate de formation, ravie de faire ta connaissance. » Je hoche la tête, juste histoire de ne pas être impoli en montrant ostensiblement que je m'en fous. Mais finalement, je crois que je ne m'en fous pas tant que ça. Et en une phrase, elle confirme deux de mes hypothèses. D'abord, le Van Bethlem. Cette femme est une aristocrate, sinon une noble. Si mes connaissances sur la question n'étaient pas si limitées, j'aurais peut-être des références plus précises à lui attribuer. William aurait su, je songe, la gorge soudain sèche. Pas question d'y revenir, pourtant. Je le chasse de mes pensées. La seconde hypothèse est confirmée aussi. Avocate de formation. Son discours pour ce qui est de prendre la défense de la cause la plus louable a soudain une autre dimension. Pour un type dont le sens de la justice est aussi effrité que le mien, le personnage qui prend sens sous les traits de cette mystérieuse femme est d'un intérêt hors du commun. D'une complexité sans égal.
« Je suppose que c'est louable en soi, ce que vous faites. Prendre parti pour celui qui vous semble la victime. C'est votre job, après tout. » Je jette un coup d’œil en direction du couloir que nous venons de quitter. « Mais finalement ils avaient la même idée que vous, ces deux abrutis. Ils étaient convaincus de rendre justice. » Comme la plupart des crétins qui peuplent la planète et qui se pensent investis d'une mission divine : protéger la veuve et l'orphelin contre les vilains types comme moi. « De jolis petits preux chevaliers en herbe. » je fais dans un petit sourire méprisant, sans penser qu'elle pourrait tout aussi bien prendre extrêmement mal mes paroles. J'attends quelques secondes, considérant la question. Je n'ai pas franchement envie de la froisser. Je hausse les épaules. « Ce qu'on appelle Justice me semble de toute façon très relatif. » Très relatif et totalement hors de ma portée. Avant de vouloir rendre justice chez les autres ou d’œuvrer pour un monde plus juste ou je ne sais quelle connerie, il faudrait déjà être capable d'être juste avec soi-même. Et la vie n'est pas juste. Vouloir aller à contre courant me semble l'entreprise la plus vaine du monde. Si toute cette connerie était juste, chaque goûte de mon sang versée serait insufflée dans les veines de mon frère. Peut-être qu'alors, ça aurait un peu plus de sens. |
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| Sujet: Re: Soit tu nais roi, soit tu n'es rien | Garrett & Saskia | |
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| Soit tu nais roi, soit tu n'es rien | Garrett & Saskia | |
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