|
|
| Sujet: Echec et Mat Dim 24 Juil - 11:29 | |
A savoir sur Lazare : à 12 ans, il fut séquestré pendant des mois et servi de cobaye pour les expériences de son père, un alchimiste rendu fou par la mort de Nicolas Flamel et obsédé par l'idée de reproduire la pierre philosophale. Grace à l'intervention du professeur McGonagal, il est interné à Sainte Mangouste depuis 18 ans. Après ses études chez Serdaigle, Lazare a parcouru le monde pour étudier les cultures sorcières étrangères. Il est de retour à Poudlard à la demande de la directrice pour se pencher sur la disparition des fantômes. ϟ Statut de sang : Mêlé ϟ Situation amoureuse : Seul ϟ Vox : Elias Blake, son père |
|
Echec et Mat Lachlan Rowle & Lazare Blake Pourdlard. Hors du temps, perdue au plus profond de l'Ecosse, - aurait-on seulement pu trouver plus perdu que l'Ecosse ? - dissimulant ses occupants au yeux du monde, et dissimulant le monde aux yeux de ses occupants. Rien, dans ce paysage de pierres et de vitraux, ne semblait avoir changé en quinze ans, et Lazare aurait mis sa main à couper qu'il en était de même depuis des siècles. Même les étudiants aux mines soucieuses, sous leur cape noire et leur cravate rayée, étaient identiques à ceux qu'il avait pu voir pendant la guerre. Pendant un instant, Lazare eu l'étrange impression d'être le spectateur d'une pièce fantôme se jouant encore et encore, depuis une éternité et pour bien plus longtemps encore. Sur son corps ne soufflait aucune brise, il ne ressentait pas la morsure du froid ni la douceur du soleil, les sons lui parvenaient feutrés, même ses yeux semblaient se désintéresser de la vue qui s'offrait à eux. Figé dans un couloir, droit comme un "i", les bras croisés dans le dos, Lazare observait sans voir les élèves sortir de leur salle de cours pour se diriger vers la suivante. Un défilé commun, hypnotique. Depuis combien de temps était-il là ? Lorsqu'il se posa cette question, le couloir était désert et silencieux. Il n'y résonnait plus aucun bruit de pas, plus aucun éclat de rire, plus aucun bruissement de cape. Lazare secoua la tête pour se sortir de sa méditation. L'oisiveté ne lui réussissait pas, il s'y habituait bien trop vite. Le poste de professeur confié par la directrice McGonagal était des plus intéressant, certes, mais il n'occupait pas une grande place dans l'emploi du temps des étudiants, ce qui lui laissait un temps considérable pour flâner, méditer, paresser. Après des années passées à parcourir le monde, il avait le plus grand mal à rester assis sur une chaise pendant des heures à lire des ouvrages poussiéreux. Pourtant, si Minerva lui avait aménagé un planning aussi aéré, c'était justement bien pour qu'il occupe la bibliothèque du matin au soir et lui apporte les réponses qu'elle attendait tant. Lazare n'était pas homme à décevoir les espoirs d'une vieille amie, il était tant de retourner à ses recherches. Où était-il pour commencer ? Là, l'entrée de la salle commune de Gryffondor. Il ne se souvenait pourtant pas avoir monté d'escaliers. Lazare haussa les épaules et se mit en route. Il fut surpris de constater qu'il ne lui fallu pas moins de quinze minutes pour parcourir le chemin qui séparait la tour de la bibliothèque.
Il fut accueilli par le grattement des plumes sur le parchemin et le bruissement des pages tournées, l'odeur des vieux livres et le sourire chaleureux de la bibliothécaire. Respectueusement, il s'inclina légèrement en guise de salut, et s'enfonça dans les rayonnages. Il n'emprunta pas l'allée centrale, ne voulant pas attirer l'attention ni la conversation des étudiants ou de ses collègues, mais longea le mur de droite pour plus de discrétion. Au fond se trouvaient les ouvrages en langues étrangères, les traités d'architecture et de santé publique, en bref : la zone la plus déserte de la bibliothèque, et en son centre, trois petites tables d'études, comme une clairière au milieu des bois. Lazare aimait venir s'y réfugier pour travailler au calme, mais pour cela, il lui fallait de la matière. Il poursuivait sa route jusqu'aux étagères traitant exclusivement de Poudlard quand un mouvement dans le coin externe gauche de son champ de vision reteint son attention. Il resta interdit sur place, dissimulé par le rayonnage en bois, mais se pencha légèrement en arrière pour observer la scène.
Un jeune homme était assis à l'une des tables d'étude. Il lui tournait le dos, et ne semblait pas avoir remarqué la présence de Lazare à quelques mètres de lui. Il n'écrivait pas, et ne lisait pas non plus. Intrigué, Lazare sorti de sa cachette et, toujours à bonne distance, passa derrière l'étudiant. Une partie d'échecs. Laz esquissa un sourire. En face de l'étudiant, une chaise restait désespérément vide mais cela ne semblait pas le gêner. Dès qu'il avait avancé un pièce noire, il faisait pivoter nonchalamment le plateau pour avancer une pièce blanche. Lazare resta un long moment ainsi, à admirer la stratégie du jeune homme autant que sa volonté de ne pas avantager une couleur plutôt qu'une autre.
"Mmh... Votre roi va être en échec si vous faites cela."
Il avait parlé sans s'en rendre compte et sursauta lui-même au son de sa propre voix. Les mains jointes dans le dos, un sourire malicieux au coins des lèvres, Lazare inclina la tête vers celui qui s'avérait être un Serdaigle.
"Pardonnez cette intrusion."
©Aloysia
|
| | |
|